La Chance du Poivrot et le Troc Mystère
Moi, Vidrek le Non-Barde, grand cultivateur du clan OPKOMEN, maître des céréales et des légumes, et capitaine du Fjord Express, je vais vous conter une histoire qui prouve une fois encore que la vie est une aventure… surtout quand on a un tonnelet d’hydromel bien entamé sous le bras.
Chapitre I : La Révolte des Globes Jotnars et le Grand Départ
Tout a commencé un matin où j’avais à peine les yeux ouverts qu’un corbeau me regardait avec insistance, comme s’il savait déjà que j’allais faire une connerie légendaire.
Je me levai avec l’enthousiasme d’un homme dont la soirée précédente avait été trop bien arrosée. Mes champs s’étendaient fièrement, offrant au monde leur richesse agricole : du seigle doré, de l’orge robuste et des carottes aussi dures que le crâne de Blanco, notre bijoutier – et lui, pour sûr, y en a là-dedans !
Mais mes Globes Jotnars, ces maudites excroissances de la terre, refusaient obstinément de pousser droit. Ils se tordaient comme un Jarl cherchant une excuse pour éviter de payer sa tournée. J’ai grogné, tapé du pied, et menacé mes Globes Jotnars d’une déportation immédiate dans l’assiette du premier sanglier venu, mais ils n’ont pas bougé. Saleté de légumes capricieux.
C’est là que l’illumination divine (ou peut-être la gueule de bois) m’a frappé : il était temps de troquer ma récolte. J’avais besoin de poisson fumé, de ressources, et si possible d’un peu de bière pour oublier que mes légumes avaient une volonté propre.

Chapitre II : Naviguer, c’est Comme Labourer… Sauf que Non
Je chargeai mon drakkar, le fidèle Fjord Express, avec mes plus beaux sacs de grains et des carottes triées avec soin. Et là, j’ai pris la barre. Parce que oui, c’est moi qui pilote. Toujours.
Les autres Vikings ont des équipages, moi j’ai ma bouteille d’hydromel et une confiance aveugle en mon étoile (et en Njörd, dieu des mers, à qui je fais des offrandes… sous forme de bières malencontreusement renversées).
Les premiers instants furent parfaits. Le vent portait mon navire, les mouettes chantaient, l’horizon était dégagé… Puis, j’ai bu une gorgée pour me donner du courage. Puis une autre pour fêter ce vent parfait. Puis une dernière pour honorer Njörd – parce qu’on ne rigole pas avec Njörd.
Ensuite… eh bien… je suppose que j’ai continué sur ma lancée, car tout est devenu légèrement flou.

Chapitre III : Le Troc de l’Oubli
Je me suis réveillé le lendemain, allongé sur le pont de mon drakkar, une mouette perchée sur ma tête et mon bateau miraculeusement amarré à quai. Ce qui est, franchement, une belle performance, étant donné que je n’avais aucun souvenir de la fin du voyage.
J’ai regardé autour de moi. Un type – dont le nom m’échappe complètement – se tenait là, un sac de poisson fumé sous le bras et l’air satisfait.
« Bon échange, Vidrek, toujours un plaisir de faire affaire avec toi ! » me lança-t-il en me tapant dans le dos.
J’ai hoché la tête d’un air convaincu, même si, soyons honnêtes, je n’avais aucune idée de ce que j’avais troqué.
« Bien sûr ! Hum… Je t’ai donné quoi déjà ? »
Il a ri et s’est éloigné sans répondre.
Bon… soit j’avais fait l’affaire du siècle, soit j’avais troqué ma chemise. Impossible de savoir.

Chapitre IV : La Fortune du Poivrot
De retour au village, je suis descendu de mon bateau les bras chargés de poisson fumé, d’un tonnelet de bière et d’un sac de pièces d’or.
J’ai cligné des yeux. Je ne me souvenais pas avoir troqué de l’or.
C’est là que Matheüs OPK est arrivé, l’air perplexe.
« Alors, Vidrek ? Bon voyage ? »
« Excellent ! » ai-je répondu avec aplomb. « Un échange stratégique ! Des céréales et des légumes contre… euh… du poisson. Beaucoup de poisson. Et… oh, apparemment un tonnelet de bière et de l’or aussi ! C’était mon plan, évidemment. Tout était calculé. »
Matheüs a froncé les sourcils.
« Et où est ton cheval ? »
…
Mon cheval.
J’ai fixé mon tonnelet. Puis mon sac d’or. Puis mon poisson fumé.
« … Bah, ça me semble rentable ! »
Et c’est ainsi que, malgré un trou de mémoire, j’étais gagnant.
Alors voilà mon histoire. Vous l’avez comprise ?
Parce que moi, franchement, je… attendez… je disais quoi déjà ?
